Un peu d’histoire Franche-Comté
Quelques repères chronologiques-
58 av. J.-C. : César occupe Vesontio (Besançon), capitale des Gaulois Séquanes, pour bouter au-delà du Rhin le Germain Arioviste.
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Du Ier eu IVe siècle : Rome intègre la Séquanie (Franche-Comté) à la Germanie inférieure, premier verrou à sauter sous la poussée barbare.
- 500 : conquise par les Francs, la région tire de ses maîtres précédents -les Germains Burgondes- son futur patronyme : le comté de Bourgogne. Au Xe siècle, celui-ci tombe dans l'orbite de l'Empire germanique.
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1295 : en mariant l'héritière de Bourgogne à un fils de Philippe le Bel, le traité de Vincennes ouvre la voie à une francisation progressive de la Franche-Comté.
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1384-1477 : la province partage les heurs et malheurs des grands ducs de Bourgogne - Philippe le Bon, Charles le Téméraire... Rattachée au Wurtemberg, Montbéliard fait bande à part.
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1493 : le mariage de Marie de Bourgogne avec Maximilien d'Autriche offre la Comté aux Habsbourg : Charles Quint d'abord, puis Philippe II d'Espagne. Face à la Suisse calviniste, la province se pose en donjon de l'ultra-catholicisme.
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1595 : les incursions d'Henri IV inaugurent la conquête française qui s'effectuera sous son fils, Louis XIII, au prix de grands ravages et massacres, pour se conclure sous Louis XIV. Les troupes suédoises, alliées des Français, ont ici commis des atrocités mémorables, et Turenne, en 1674, devra canonner Besançon vingt-sept jours avant qu'elle ne se rende.
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1870 : c'est - surtout - en Comté que les Prussiens mirent à bas le Second Empire. La résistance de Denfert-Rochereau à Belfort (alors alsacienne) éclipsa la déroute du général Bourbaki, contraint de déposer les armes... en Suisse ! Après la défaite, la province devient l'une des plus vastes casernes de France.
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1889 : Peugeot, spécialiste - entre autres - du moulin à café, se lance dans la fabrication de drôles d'engins appelés " automobiles ".
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Vers 1900 : les premiers skieurs glissent sur les pentes du Jura.
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1915 : l'absinthe rend fou, paraît-il. La loi du 16 mars en interdit la fabrication et la vente.
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1921 : premières boîtes de crème de gruyère ornées d'un bovin rigolard.
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1922 : le Territoire de Belfort devient département.
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1937 : les vins d'Arbois obtiennent la première AOC de France.
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1940 : en juin, l'armée allemande entre en Franche-Comté. La ligne de démarcation, en partie calquée sur le cours de la Loue, coupe la région en deux. 99 résistants sont fusillés à la citadelle de Besançon.
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1944 : en septembre, la Franche-Comté est libérée. Le nord du département du Doubs attendra novembre.
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1948 : avec la sortie de la 203, Peugeot inaugure la série des voitures à 3 chiffres.
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1952 : le comté obtient lui aussi son AOC.
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1968 : le 11 juin, aux usines Peugeot de Sochaux, affrontement entre ouvriers et forces de l'ordre : 2 morts, 150 blessés...
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1973 : avec Lip, la France découvre l'autogestion.
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1981 : première liaison Besançon-Paris en TGV.
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1982 : la loi de décentralisation crée le Conseil régional de Franche-Comté.
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1986 : une partie du Haut-Jura devient Parc naturel.
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1992 : Fabrice Guy, de Mouthe, remporte la médaille d'or du combiné nordique aux Jeux olympiques d'Albertville.
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1997 : la cohabitation installe 3 ministres francs-comtois au gouvernement : Jean-Pierre Chevènement, Pierre Moscovici et Dominique Voynet.
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1998 : le projet « pharaonique » du grand canal Rhin-Rhône est abandonné.
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2001 : après près d'un siècle d'absence, l'absinthe « made in Pontarlier » fait son grand retour.
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2004 : certains modèles des montres Lip sont à nouveau fabriqués à Besançon.
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2005 : en août, décès, dans sa centième année, de Gabrielle Pourchet, présidente de la République du Saugeais. Sa fille Georgette Bertin Pourchet lui a succédé en 2006.
FrontièreEst-on en France, est-on en Suisse ? À Goumois, la frontière d'avant 1780 occupait le côté Suisse. Lorsqu'elle a été ramenée sur le Doubs, bien des Français se sont retrouvés Suisses et les familles ont éclaté. Aujourd'hui, le village est double et chaque rive possède son école. À La Cure, la frontière traverse même deux maisons : le bien nommé
Hôtel Franco-suisse, et la Maison Vandelle, qui a son magasin en Helvétie, mais sert son café en France ! C'est dire combien les deux Juras ne font qu'un.
Mais les lois de proximité restent les plus fortes. Suisses ou français, les Jurassiens empruntent indistinctement les routes d'« en face » lorsqu'elles leur épargnent du chemin. Chacun utilise l'autre. Chaque jour, quelque 13 000 « frontaliers » partent travailler en Suisse. À l'inverse, les Romands rachètent des horlogers français, fondent des fromageries dans le Doubs, bichonnent leur maison de campagne en Haute-Saône ou plantent leurs bureaux « export » à Villers-le-Lac, en pleine Union européenne.
Par ailleurs, la bonne santé du franc suisse a renchéri les restaurants français, et donné une ampleur inattendue à la zone commerciale de Pontarlier. À l'inverse, les Comtois qui partent se baigner près de Lausanne n'oublient pas d'y faire le plein d'essence suisse, moins chère.